Compte rendu de l’Apéro-débat du 18 avril 2024

Miléant - Cèdres : vers un nouvel espace vert

  • , actualisé le
  • par Nicolas

Découvrez le projet de rénovation des 3 immeubles de la rue Miléant par la Fondation Jean-Dutoit, projet qui prévoit aussi un parc ouvert sur le quartier ! Avec les questions des habitant·e·s, et les réponses de la Fondation et des architectes.

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C’est la commission transition écologique, commune à la Maison de quartier de Saint-Jean et au Forum Démocratie participative qui a organisé la soirée. Au nom du groupe de préparation, Camila Demoneky ouvre la rencontre, et accueille les intervenants extérieurs :

  • Mme Michèle Künzler, présidente de la Fondation Jean-Dutoit
  • M. Juan Rodriguez et Mme Delphine Ganter, architectes du projet Cosmos
  • M. Jan Forster, architecte-paysagiste du projet Cosmos
  • M. Bruno Aeschlimann, architecte-paysagiste du Service des espaces verts de la Ville de Genève.

 1. Introduction : rappel de la démarche du quartier

Pierre Varcher, membre du groupe de préparation, explique le contexte dans lequel prend place cet apéro-débat. Il y a en effet depuis quelques années dans le quartier une préoccupation pour la transition écologique, qui vise à développer la participation des habitants. Cette démarche s’est traduite par divers évènement, actions et discussions organisés par la MQ et le Forum 1203. Dans ce cadre, le secteur Tilleuls-Cèdres-Miléant avait été identifié comme un secteur clé du quartier pour la continuité d’une transversale de verdure et de biodiversité allant du bord du Rhône en direction du parc Geisendorf.


Commission transition écologique MQSJ - Forum 1203

En 2020, dans le n° 122 du Quartier libre, le journal de la MQ, un dossier avait été consacré à l’urgence climatique. Il avait mis en évidence l’importance de végétaliser le milieu urbain pour lutter contre les îlots de chaleur. Au printemps 2021, la commission transition écologique avait organisé un rallye abordant différentes problématiques et réalisations locales. Puis un débat public avec la participation des deux magistrats de la Ville en charge de ces questions, Mme Perler et M. Gomez, autour de 3 questions :

  • comment aménager des îlots de fraîcheur ?
  • où créer des corridors de verdure pour favoriser la biodiversité ?
  • peut-on enlever du béton pour mettre des arbres et de la végétation ?


Commission transition écologique MQSJ - Forum 1203

Plusieurs axes d’action avaient été identifiés, dont la collaboration avec le privé. Car les questions de végétalisation ne concernent pas que le domaine public, mais également les propriétaires et les régies.


Commission transition écologique MQSJ - Forum 1203

A l’aide d’une application smartphone développée pour cela, des pistes de végétalisation ont été identifiées par des habitant.e.s lors de balades dans certains secteurs clés du quartier. Liés à une réflexion sur les couloirs verts à compléter et renforcer, ces propositions ont été présentées lors d’un apéro-débat en mars 2023.


Commission transition écologique MQSJ - Forum 1203

Dans ce contexte, le secteur Tilleuls-Cèdres-Miléant représente une transversale importante, qui traverse la couverture des voies, qui mériterait elle aussi d’être davantage végétalisée. C’est pourquoi des contacts avaient été établis avec la Fondation Jean-Dutoit et avec la Ville de Genève, pour dire les enjeux concernant ce secteur, dont ceux des espaces minéralisés à l’av. des Tilleuls qui ne servent plus à rien et des toits qui pourraient être végétalisés. C’est pourquoi on peut être très heureux du concours lancé par la Fondation Jean-Dutoit et du projet choisi, qui rejoignent tout à fait les préoccupations qui viennent d’être rappelées.

 2. Présentation de la démarche de la Fondation Jean-Dutoit

Mme Michèle Künzler, présidente de la Fondation Jean-Dutoit, explique que la Fondation doit rénover ses trois immeubles des rues Miléant – Borgès. Ceci à la fois pour offrir plus de logements sociaux, et pour améliorer le confort et la situation des locataires.


Deux éléments ont notamment été retenus dans ce but : créer des balcons pour que les habitants puissent profiter de leur environnement, et ouvrir les espaces autour des immeubles.

Les immeubles de la Fondation Jean-Dutoit vus depuis la rue des Charmilles
© Forum1203

Les espaces extérieurs sont actuellement peu aménagés, et entretenus au minimum. Ils ne correspondent donc pas à des objectifs de qualité et de biodiversité. Mais comme la mission de la fondation est de créer du logement bon marché, et pas de créer et d’entretenir un parc public, elle a pris contact avec la Ville de Genève, afin que celle-ci puisse se joindre à ce projet de parc.

Le but est donc de pouvoir offrir de la qualité, pour les locataires, et pour les habitants du quartier.

Ce sont ces objectifs qui ont été donnés aux participants au concours d’architecture. 33 projets de toute la Suisse et d’Europe ont été reçus, de façon anonyme. Et le projet choisi s’est révélé être celui du bureau Giorgis Rodriguez, en collaboration avec Forster-Paysage.

 3. Présentation du projet Cosmos

M. Juan Rodriguez dit l’intérêt que représente pour des architectes de travailler à la fois sur l’amélioration de bâtiments existants, et sur celle des espaces verts alentours.

Projet Cosmos
© Giorgis Rodriguez Architectes

Il souligne que les 3 barres concernées, datant de 1949, offraient beaucoup de potentiel. Elles ont la particularité d’offrir un espace ouvert dans le quartier, avec déjà des arbres de grande taille. La proposition, dans le cahier des charges, de fermer un tronçon de la rue Charles Giron offrait une belle possibilité de réunir les surfaces vertes existantes.

Un autre objectif est de faire en sorte qu’il n’y ait plus avec ces barres d’avant et d’arrière. L’adjonction de balcons sur un des côtés des bâtiments va dans ce sens. L’idée de contribuer à réaliser une coulée verte allant du bord du Rhône au parc Geisendorf et de créer ainsi des lieux de rencontre était aussi importante. Une diagonale traversant le parc, avec un point central, est prévue.

Le projet est maintenant à préciser, en travaillant et en coordonnant avec les autorités les questions de mobilité et de parking pour les véhicules, en saisissant l’opportunité de pouvoir supprimer le trafic sur la longueur de la rue Charles-Giron située entre les deux immeubles, et de garder les places de parc autour du site pour libérer le parc de la voiture.

Jan Forster rappelle le besoin et la construction de nombreux logements après guerre. A cette époque, la la voiture a représenté une nouveauté formidable, à laquelle on a donné beaucoup de place, le reste n’étant considéré que comme des espaces résiduels qui n’étaient pas prévus pour des activités. La démarche choisie aujourd’hui est donc de transformer ces espaces résiduels en parc utile pour les locataires et pour les personnes habitant aux alentours.


© Giorgis Rodriguez Architectes

Les arbres existants seront donc maintenus, et complétés par de nouvelles plantations, afin de former une véritable canopée, et de préparer aussi la relève des arbres plus anciens, puisque ceux-ci ne sont pas éternels.

Au centre du parc, un lieu de rencontre et une place de jeux, ainsi que des potagers urbains. Le projet vise à augmenter la mobilité piétonne, avec des cheminements naturels au lieu de contournements à angle droit.

Enfin, il est prévu perméabiliser les sols pour garder toute l’eau de pluie sur le terrain, avec la création de noues, c’est-à-dire de petits creux où l’eau se rassemble, et de parcours d’eau visibles.

Le rehaussement s’inspire de l’existant, tant pour la couleur rouge que pour la structure des façades. Le but avec des pièces en enfilade est d’amener la lumière au cœur des logements, et que tous bénéficient avec les balcons, d’un espace extérieur donnant sur le parc. Le revêtement de la façade du côté des balcons est en bois. En augmentant de deux étages, et en élargissant avec les balcons, les proportions des immeubles sont conservées.

Les vélos seront logés à l’extérieur, et les espaces ainsi libérés en sous-sol seront les caves des nouveaux logements.

 4. Questions et discussion

Est-ce que les aménagements sur les voies ferrées sont également concernés ?

  • Non, ils ne font pas partie du périmètre du concours.
  • M. Aeschlimann, du SEVE, ajoute par ailleurs qu’il n’a pas de retour aux propositions des habitants qui ont été faites à Mme Perler et M. Gomez. Les réponses sont du ressort du département des constructions. LE SEVE est très favorable à la végétalisation et à l’augmentation de la canopée, ainsi qu’au principe de rendre les sols perméables.

Par où vont sortir les voitures du parking souterrain de l’av. des Tilleuls ?

  • La rue des Cèdres, autour de la maison ronde, reste ouverte, seul le petit tronçon de la rue Charles-Giron entre Miléant et Cèdres sera fermé. Le haut de la rue Charles-Giron reste ouvert. De même, la rue Miléant, où passent les bus, reste ouverte. Elle est simplement encadrée de davantage d’arbres, c’est pourquoi on ne la voit plus sur le plan. Il faudra simplement tenir compte de la trajectoire du bus, et adapter le dessin actuel sur le plan. Et le haut de la rue Charles-Giron reste ouvert.


Quelle est la composition de la végétation prévue ?

  • Pour l’instant, seule l’augmentation de la canopée est dessinée. 3 strates sont prévues : celle des grands arbres, celle des arbustes, et la strate basse, avec par ex. de la prairie.

Il y a beaucoup de chiens dans le quartier. Les fleurs telles qu’on les voit sur les documents pourront-elles survivre ?

  • C’est la responsabilité de chacun, on espère que tous apprécieront les belles fleurs.

L’augmentation du nombre d’arbres est vraiment très appréciable. Est-ce qu’il est aussi prévu des cheminements côté est ?

  • Oui (cf. les tracés en jaune sur le plan), mais en évitant de passer sur les systèmes racinaires des arbres. Les tracés actuels sont flexibles, il peuvent être adaptés, en fonction des retours des locataires et des personnes du quartier.

Est-ce qu’il est prévu une récupération des eaux de pluie pour les eaux noires, utilisées pour les toilettes ?

  • Non, pas pour l’instant. Un audit technique doit être réalisé. Si des possibilités de ce type se manifestent, on essaiera de les développer. Ce qui est sûr, c’est que surplus d’eau de pluie sera récupéré.

La rue Borgès sera t-elle fermée ?

  • Non, ce n’est pas prévu. Cela ne dépend d’ailleurs pas de la fondation, et il doit y avoir des accès aux immeubles, ne serait-ce que pour la sécurité. Les questions de fermeture de rue sont du ressort des autorités.

Comment seront les balcons, en bois ou en béton ?

  • Pour l’instant, ils sont prévus en béton et en bois, le béton pour résister aux intempéries, et l’arrière en bois.


© Giorgis Rodriguez Architectes

L’idée des lianes sur les façades me plaît beaucoup. Est-ce que cela va dans le sens d’immeubles entièrement verts, comme à la rue Contamine ?

  • C’est difficilement possible, notamment pour les questions d’entretien. L’intention est que les plantes puissent aller le plus haut possible. Des glycines pourraient aller jusqu’en haut. Mais le problème est qu’elles tordent les structures. On pourrait aussi imaginer des bacs à différentes hauteurs de la façade. Mais ils sont alors chez les gens. Pour l’instant donc rien n’a été décidé. Le but est aussi d’offrir un voile végétal aux balcons, pour que les gens ne soient pas totalement exposés.

Les deux étages additionnels vont augmenter l’ombre sur les immeubles voisins. Avec quel impact, par ex. pour la rue des Cèdres ?

  • Au vu de la distance entre les bâtiments, cela ne devrait intervenir que le soir, de manière ponctuelle.

L’extension de la verdure est bienvenue. Mais les résidents ont beaucoup de mal à trouver une place pour se garer. Le parking qui existe n’est pas pour tous, car il est extrêmement cher. Qu’en est-il de la suppression de places de parkings ? Y a-t-il eu une discussion à ce sujet ?

  • Dans ce projet, il y a 10 à 12 places qui sont supprimées sur le tronçon de rue fermé. Il y a eu une discussion avec l’État de Genève. Et cela devra être revu lors de la demande d’autorisation de construire. Il sera possible à ce stade d’écrire des remarques concernant le contenu la demande d’autorisation. Il est vrai que les places en sous-sol sont chères. Mais il faut savoir que la construction d’une place souterraine coûte 50’000 à 70’000 frs. La fondation des parkings ne fait donc pas de gros bénéfices.
  • On peut aussi ajouter qu’en ville la personne qui a un véhicule motorisé privé doit assumer de payer pour une place de parking sur l’espace public. Car celui-ci est à tout le monde. Les 3 immeubles compteront 200 logements. Faire un parc accessible à tous est donc plus juste que d’avoir 30 personnes qui ont la chance d’avoir leur place de parking dans l’espace public. Il est important qu’il y ait des places pour les personnes âgées ou à mobilité réduite, pour les urgences et les visiteurs. Mais sinon les propriétaires de voiture doivent trouver des solutions dans les parkings payants.

Mais le nombre de places se réduit de plus en plus. Et c’est une certaine liberté que de pouvoir prendre sa voiture pour aller dans un autre endroit. Si on ne peut plus bouger ça limite aussi tout.

Les logements prévus sont bien des HBM, pour les faibles revenus ? Et qu’est-ce qui a défini le choix du lauréat ?

  • Les conditions d’accès aux logements HBM sont régies par l’État, pour les petits revenus, avec une correspondance entre la taille du logement et le nombre de personnes. La majorité des personnes inscrites ont moins de 60’000 frs de revenu annuel. Souvent elles n’ont pas les moyens d’avoir une voiture.


  • Pour le choix du projet, il y a donc eu un concours, avec un jury de 20 personnes. Il y a eu de longues discussions, chacun des 33 projets a été examiné, et le choix a été difficile. Ce qui a fait la différence, c’est que le projet Cosmos apporte un vrai plus dans l’aspect et la végétalisation de l’espace.

Qui a désigné le gagnant ? Seulement la fondation, ou y avait-il participation de la Ville de Genève ? L’autorisation de fermeture de la rue Charles-Giron est-elle acquise, ou pas encore ?

  • Pour cette proposition de fermeture, le Canton et la Ville ont été consultés avant le concours. La Ville était représentée dans le jury, où moins de la moitié des membres étaient de la fondation. Il y avait des professionnels de l’architecture, de l’urbanisme, des espaces verts.
  • Aujourd’hui, l’autorisation de fermeture n’est donc pas décidée. Mais on ne nous a pas dit « c’est exclu ! ».

Pour les places de stationnement autour du parc, on ne les voit pas très bien sur les plans, mais elles sont là.

C’est à discuter, car il y a des variantes, mais dans l’état actuel du projet, une cinquantaine de places disparaîtront. Il faut donc être attentif. Il y en a d’ailleurs 18 et pas 12 sur le tronçon qui pourrait être fermé. Aujourd’hui déjà les gens tournent et se garent sur les trottoirs. C’est donc un sujet qui mérite que la population s’y intéresse et fasse valoir ses intérêts. La population doit donc être consultée. Le projet peut évoluer. Il y a 130 ou 150 personnes qui paient leur vignette, mais dont une partie, avec le projet tel qu’il est aujourd’hui, ne pourra plus se garer.

Il faut une vraie participation de la population. Le projet est très intéressant, le parc également. Mais beaucoup de places disparaissent le long de la rue Miléant, ce qui n’est pas indispensable du tout. Elles pourraient rester et on pourrait en créer d’autres, des façon tout à fait écologique. Et intéressante. Il y a là de quoi améliorer le projet, sinon le quartier va étouffer, ce qui n’est pas le but de l’exercice. Par ailleurs, comment va se dérouler la démarche participative, à part aujourd’hui, pour que tout le monde puisse effectivement donner ses remarques et ses objections.

  • Il est tout simplement faux de dire qu’une cinquantaine de places vont disparaître. On a parlé précisément de ce petit tronçon de rue, où sur l’orthophoto on voit 12 voitures. Pour le nombre de places qui pourraient disparaître rue Miléant,on n’en sait rien : le projet est un projet. Vous aurez l’occasion de faire vos remarques lors de la dépose de l’autorisation définitive. Et dire qu’un quartier étouffe parce qu’il n’y a pas de place de parcs est un point de vue qu’on peut inverser : un quartier étouffe parce qu’il y a trop de voitures.

La rénovation des immeubles va prendre du temps. Combien de temps pensez-vous sera nécessaire pour la transformation des espaces extérieurs ?

  • Le projet peut être itératif. Par ex. devant les immeubles des enrobés sont abîmés. Là on peut déjà faire des améliorations. D’autres changements interviendront à plus long terme. Le développement de la canopée a été représenté sur 33 ans. Le chantier des immeubles pourrait s’ouvrir dans deux ans minimum, en commençant par la plus petite des barres. La durée totale des travaux devrait être de 6 ans, en étant optimiste. Une des possibilités serait de constituer dès maintenant des groupes de travail avec les locataires pour voir par ex. qui est intéressé par des potagers, comment aménager certaines zones, comment peut-être déjà planter certains arbres.

Si l’espace devient public, que va-t-il se passer pour les personnes au rez ?

  • Au pied des balcons, le projet prévoit une zone de protection, avec les noues et de la végétation, pour constituer une sorte de filtre afin que les locataires gardent une certaine intimité.


© Giorgis Rodriguez Architectes

Les chemins tortueux devraient être encore plus tortueux, pour éviter les accidents, car sinon les vélos roulent très vite, comme sur la piste cyclable de l’av. des Tilleuls, qui est une « autoroute cyclable ». Et cela donnerait une plus grande profondeur visuelle.

  • Effectivement, la différence de vitesse entre piétons et vélos, notamment électriques, pose problème. Donc il faut travailler sur des tracés sinueux, et jouer sur des variations de largeur. Et les cheminements ne seront pas marqués comme des bandes cyclables.

Pourquoi ne pas faire passer la piste cyclable de l’avenue des Tilleuls en l’air ?

  • Effectivement, pourquoi pas ? Mais cela est en dehors du périmètre du concours.

Est-ce que l’interdiction de stationner actuellement rue des Cèdres a un lien avec le projet ?

  • Non, aucun, nous ne sommes pour l’instant qu’au stade de projet.

Qu’en est-il des entrées des immeubles ? Seront-elles des deux côtés ?

  • Non, elles restent telles quelles. Les immeubles ne deviennent pas traversants.

La Fondation a un grand cœur pour nous, les locataires, et pour tous les voisins, le quartier. Ils nous donnent l’espace autour des immeubles, pour les enfants, les personnes âgées, pour nous. C’est une grande chance, une possibilité unique. On aurait pu faire autre chose, pour gagner de l’argent, des parkings avec des loyers. Mais vous avez pensé à nous, et c’est une chance pour tous les habitants du quartier. Merci beaucoup à la Fondation.

Une autre personne précise que la piste cyclable des Tilleuls est destinée aux vélos normaux. Pas aux vélos à 45 km/h. Pour les cheminements, l’effet sinueux ne sera suffisant, car les vélos iront tout droit à travers l’herbe. Par contre il vaut la peine de varier les revêtements, car les cyclistes n’aiment pas le gravier. Par ailleurs, les parkings vélos extérieurs seront-ils ouverts, ou clôturés ?

  • Pour l’instant on les imagine fermés, mais ça reste à préciser dans les discussions avec la Fondation.

Que se passe-t-il avec les zones poubelles ?

  • Cela est à voir avec la Ville. On peut imaginer que l’écopoint va demeurer au même endroit. Il y a aussi la question des encombrants. La Fondation favorise un espace fermé pour ses locataires, pour éviter que tout le monde vienne déposer ses déchets.

L’espace poubelles à l’angle Miléant – Charles-Giron n’est pas fermé. Chaque week-end, c’est dans un état scandaleux. Il y a plein de containers, mais les gens ne peuvent pas ouvrir les couvercles, tout est jeté, il y a des rats.

  • La Ville privilégie les écopoints et en met en place dans tous les quartiers, ce qui fera moins de containers.

Il y a des problèmes de déchets, d’électronique : les gens ne respectent pas.

  • Avec des écopoints et des Moloks, ces grandes bennes enterrées, cela devrait aller beaucoup mieux. Malheureusement, ici comme dans toute la ville, il y a des incivilités.

Pourquoi la Fondation ne fait-elle pas un parking souterrain ?

  • C’est une bonne question. Mais dans les 4 fondations HBM, on a 500 places vacantes. Et une place coûte 50’000 frs voire d’avantage à construire. Nous préférons faire du logement et un parc que des parkings qui vont être vacants. La plupart des propriétaires ne veulent plus faire de parkings souterrains, ou beaucoup moins, parce que ça coûte extrêmement cher et que ce n’est pas assez utilisé. Cela entraîne une perte locative, qui diminue notre capacité de faire des projets. Car on n’a plus le droit à Genève de répercuter le prix des parkings sur l’ensemble des loyers. Des gens qui n’avaient pas de voiture ne voyaient pas pourquoi ils devaient payer pour des parkings. C’est pourquoi le tribunal a tranché : c’est forcément séparé. Il y a un loyer parking, et un loyer logement.

Avoir une place végétalisée est une bonne chose. Pour vous dire, j’ai abandonné la voiture parce que je n’arrivais pas à trouver une place. Il faut donc qu’on fasse un peu des efforts, et choisir aussi : ou la voiture, ou un endroit convivial où on peut vivre. Si on a une voiture, il faut chercher, il doit y avoir des endroits où on peut louer une place.

Les petits étangs en ville constituent des relais pour les insectes, voire les batraciens. Est-ce qu’il y aura toujours de l’eau dans les noues ?

  • Le but est de ne pas avoir de l’eau stagnante, car ça attire les moustiques.

 5. Conclusion

Pierre Varcher rappelle qu’ici, avec le Forum 1203 et la Maison de quartier, nous avons un dispositif qui pousse à la participation depuis début 2000. La rencontre de ce soir en est un exemple. Elle n’est pas organisée d’en haut, par la Ville ou le Canton. Elle a été initiée par la commission transition écologique des deux associations, dans la perspective de pouvoir suivre le dossier.

La base de la participation est en effet d’avoir un contact direct avec les acteurs concernés. A partir de là c’est aux habitants de s’organiser, et tant le Forum que la Maison de quartier sont là pour permettre cela.

La Maison de quartier met aussi un accent sur l’histoire du quartier. Car il est nécessaire de la connaître pour se projeter dans l’avenir. Il rappelle donc que le périmètre dont nous avons parlé était autrefois une énorme parcelle (en jaune ci-dessous), avec une maison de maître (emplacement en vert), datant du XVIIe dans sa version finale. En face de la maison de maître, il y avait un corps de ferme (en orange).


Au début du XXe siècle, le propriétaire, M. de Miléant – un escroc – a dilapidé la fortune de sa femme. Pour cela, il a morcelé sa propriété, et c’est son architecte, Fatio, qui a tracé les rues. Les premières parcelles vendues sont les deux à l’ange Miléant Charles-Giron (en bleu gris). Puis un créancier a racheté le reste, dont le pré, qui a abrité longtemps les fêtes de quartier. Plus tard, après la guerre, avec le besoin énorme de logements sociaux, c’est Familia qui a construit les 3 immeubles actuels. Et la Ville a construit les immeubles du bout de la rue Charles-Giron.