Samedi 11 janvier 2014

Regard singulier sur les peintures de la grotte Chauvet Dans le cadre des "Points rencontres" à la Maison de quartier de St-Jean

  • , actualisé le
  • par Nicolas

Le samedi 11 janvier 2014 à 15h

à la Maison de quartier de Saint-Jean
(8, ch. François-Furet)

une présentation par Franck NA, cinéaste.

Entrée libre à partir de 14h30

confNAchauvet petit

Si je me pose comme interprète de la Grotte Chauvet, ce n’est pas pour reprendre les thèses des experts à son sujet. Au contraire, j’aurai plutôt tendance à m’engouffrer dans la contradiction de leurs avis. C’est pourquoi, je vous invite à mettre en doute mon truchement.

Je ne cherche pas à convaincre, seulement à partager un voyage dans un univers révolu mais dont nous sommes les héritiers criblés de dettes et de malheurs congénitaux.

Concernant les informations, j’apporterai soin de ne divulguer que ce qui est admis par la classe scientifique. La Grotte Chauvet est dans la vallée de l’Ardèche qui se jette dans la vallée du Rhône au sud de la France. Une région que j’ai habitée.

Je n’ai fait que regarder, en me posant pour ce que je suis, un fabricant d’images. Ces peintures rupestres m’ont ouvert des fenêtres sur le mode de vie des Aurignaciens, les contemporains de ces fresques. Et ce qui me semble négliger par les spécialistes, ce sont les conditions de vie de nos ancêtres, ou plutôt l’état de la condition humaine à la préhistoire. Les premiers hommes à nous avoir laissé des missives, ont une grande connaissance de la nature, ils s’en servent tous les jours, ses ressources, ses inconvénients : le froid, l’infinité des espaces, la suprématie des autres espèces, l’enseignement quotidien des nouvelles rencontres avec la flore, ses vertus et ses poisons, les éléments dont le feu que déjà par je ne sais quelle prodige, ils maitrisent et la faune innombrable, dont les grands animaux qui sont comme leurs frères ennemis. Et dans ce grand parc aux limites encore inconnues, paradis redoutable dans lequel ils vivent, il y a comme une alliance entre tous.

Parce que l’humain est conscient de sa différence, parce qu’il se voit minoritaire, parce que sa peur sera plus grande que l’acceptation de son sort, il va rompre le contrat naturel. Par le langage. Le compte à rebours est amorcé. Et c’est en peignant, en créant l’art et le religieux, qu’il commence à rédiger un contrat social qui dénonce le contrat naturel.

NA