Interview intégrale d’Ernest Greiner

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  • par Louise

Cette interview a été réalisée dans le cadre de la première édition du journal d’information : " Mon quartier change, c’est mon affaire !" - Numéro 1 - été 2016

Interview d’Ernest Greiner par le Vélo Reporter – 24.05.2016 – 10h –

Vélo Reporter

Sur les toits de l’immeuble FMCV av. Henri-Golay 22-28

 Monsieur Greiner, président de la fondation HBM Emile Dupont, vous avez un grand intérêt dans ce périmètre de la Concorde, vu que la fondation y possède un grand nombre de propriétés. Comment expliquez-vous que la fondation soit si présente dans ce quartier ? Ce périmètre représente-t-il un intérêt particulier ?

Il faut savoir que la fondation HBM Emile-Dupont (FED) est l’une des 5 fondations de droit public actuelles, avant il y en avait 10. Lors de la réorganisation en 2001, les propriétés ont été réparties et la FED a récupéré celles situées dans le secteur de la Concorde. C’est parce qu’il s’agissait de logements familiaux, construits dans les années 40’et 50’ pour des familles ouvrières qui n’avaient pas trop de revenus, mais qui bénéficiaient toutefois d’un confort assez important pour l’époque. Nous sommes donc très heureux de posséder ces immeubles d’autant plus que le foncier nous appartient également, ce qui est plutôt rare. Très souvent on a des problèmes avec le foncier car il appartient à plusieurs personnes.

Le désavantage du périmètre Concorde, c’est que ces immeubles sont vieux, on ne peut plus les rénover, ça coûte beaucoup plus cher qu’une reconstruction, il faut donc démolir, reconstruire.

La FED a également d’autres biens : à l’avenue du Châtelaine, à Edmond Vaucher, à la route de Vernier, sans oublier les Libellules, qu’on vient de rénover avec un succès certain. Et puis, nous sommes le deuxième plus grand propriétaire de la commune d’Onex.

Tous sont des logements HBM, habitations bon marché, destinés à des gens qui ne peuvent pas gagner plus qu’un certain montant pour accéder à ces logements.

Actuellement, la FED est très active, nous avons énormément de projets. Le conseil de fondation a de la chance, parce qu’il y a d’autres fondations qui, pour le moment, ont beaucoup moins de terrains à développer ou à construire. Evidemment cela demande un travail conséquent à nos membres !

Le conseil de la FED est composé de 15 personnes : un président, deux vices présidents, un secrétaire et des membres qui se répartissent dans 2 commissions : construction et logement. La commission de construction développe et suit les projets ; celle du logement s’occupe des attributions et veille à la bonne harmonie dans les immeubles, en collaboration avec les régies. Les membres de la FED sont élus. La moitié des membres est élue par le grand conseil ; chaque parti qui y siège a le droit d’élire un membre au conseil de fondation. Ensuite, le Conseil d’Etat complète, en principe par le même nombre (si actuellement il y a 6 partis au Grand Conseil, le Conseil d’Etat ajoute 6 personnes) pour équilibrer avec des personnes qui ont des compétences pour gérer du logement social. Les domaines de compétences sont variés : architectes, ingénieurs, mais aussi des personnes qui ont un caractère plutôt social, qui connaissent le système de location. Une fois par mois le conseil se réunit pour débattre, prendre des décisions, et suivre les travaux des deux commissions. Le conseil de fondation est réélu tous les 5 ans, au même rythme que les élections du Grand Conseil.

J’ai suivi le périmètre Concorde de A à Z. J’ai d’abord été longtemps président de la commission du logement, puis vice-président de la Fondation et aujourd’hui j’ai la chance d’être à la présidence depuis 2 ans. J’ai donc une bonne connaissance de la Concorde. Bien que j’aie consacré aussi une part de mon temps au projet des Libellules qui me tient particulièrement à cœur.

Comme l’avait dit un ancien conseiller d’Etat, la FED est une fondation très sociale, très près des locataires, ce qui me réjouis parce que finalement nous ne sommes pas là pour construire des logements avec du rendement. Nous sommes là pour construire des logements pour une catégorie de gens qui ont parfois de la peine à trouver un logement même si beaucoup d’entre eux travaillent à 100% !
Et c’est un vrai plaisir de travailler lorsqu’il y a autant de projets qui vous sollicitent. D’autant plus dans un contexte très riche au niveau humain, au niveau des contacts qu’on peut avoir avec tous les acteurs dans ce périmètre.

  Vous parliez de ce périmètre, et de son parc immobilier qui est assez ancien. Quelles étaient les apports de la fondation quand il a fallu élaborer un plan directeur pour le développement de ce quartier ? Quelles sont les priorités de la FED pour rénover ses logements, et apporter à ce quartier un avenir prometteur au niveau de l’habitat ?

Alors, la priorité pour nous ça a toujours été de ne pas surpeupler ce périmètre Concorde. Il est vrai que dans les années 2006, quand on commençait à parler d’une démolition-reconstruction, tout le monde avait une certaine crainte, parce que 80% du foncier qui était à reconstruire appartenait à la FED. Je peux comprendre ces craintes d’imaginer un quartier uniquement avec des logements HBM. Alors voyez, ça me fait penser à une phrase que j’avais dit un jour, qui en avait frappé plus d’un : « Ce qui était valable hier, n’est plus forcément valable aujourd’hui, mais peut de nouveau être valable demain ». Et je m’explique là-dessus.

Dans les années 2006-2007 quand on a élaboré ce projet, forcément, on s’est dit nous-même, c’est énorme 80% de logements HBM dans ce périmètre. Et puis, on a aussi été sensibles aux souhaits des habitants. Il y a un processus participatif dans ce quartier qui a été voté par le Grand Conseil suite à une motion de Mme Künzler et qui a contraint les propriétaires, mais aussi nous, à travailler, avec plaisir d’ailleurs, avec le Forum de Saint-Jean qui est l’interprète, l’intermédiaire des habitants.

Des choses ont donc changé et ce qui était valable en 2008, n’est plus valable totalement aujourd’hui. Tout d’abord, le périmètre Jean-Simonet (secteur A) où on avait prévu une centaine de logements et 300 logements pour les étudiants ne se construira plus. Parce qu’avec la ville de Vernier, la FED fait un échange de terrain. Nous allons récupérer le terrain Actaris qui est à côté des SIG, et nous cédons le terrain Jean- Simonet à la ville de Vernier qui y développera un centre culturel et aussi des logements pour étudiants. C’est un avantage pour nous, parce que ce coin-là pour des logements, n’est pas vraiment favorable, avec la voie de chemin de fer, le viaduc et l’avenue de l’Ain, c’est assez bruyant.

Nous avons donc eu cette chance de faire un échange de terrain, ce qui enlève quand même, pratiquement un tiers des logements HBM dans ce périmètre. En plus, il y a d’autres acteurs du périmètre qui construisent du loyer libre et qui ont demandé de pouvoir construire un peu plus que ce qui était prévu au départ. Aujourd’hui, je crois qu’on peut dire que l’équilibre, la mixité des loyers est là, parce que ça va être environ 50% de HM (habitations mixtes) ou loyer libre et 50% HBM. 

Donc, ça c’est au niveau mixité. Au niveau « poumon de verdure », c’est clair que quand on démolit, il y a quelques arbres qui passent à la trappe, mais tout ça c’est inévitable ! Mais il y a la replantation de ces arbres, forcément plus jeunes et la réalisation d’une nouvelle allée verte, une voie verte qui passe par Henri-Golay. Et puis je pense que les villas (Cité-Jardin) qu’on a dans ce périmètre, qui sont un patrimoine certain, resteront. C’est l’intention du plan de site qui va d’ailleurs être accepté prochainement. Et ça c’est vraiment un poumon de verdure ! Je suis très heureux pour celles et ceux qui habitent ici, parce que c’était aussi la vision de la FED : qu’il ne fallait pas bétonner cette zone, mais bien de laisser respirer les gens qui habitent à la Concorde.

 Que pouvez-vous dire aux habitants qui s’interrogent sur le développement de leur quartier, par rapport à cette densification ? Est-ce qu’il y a d’autres choses que du logement qui sont prévues pour accompagner cette densification ?

J’aimerais dire aux habitants que chaque changement, pour un être humain, vient toujours avec une certaine peur ou une certaine angoisse pour les uns et une joie pour les autres. Alors celles et ceux qui ont de la joie de savoir qu’il y aura environ deux tiers de plus de logements, je les félicite parce que nous avons tous autour de nous des connaissances, des enfants, qui cherchent un logement. Je suis bien placé pour savoir. Aux fondations immobilières de droit public il y a 8000 demandeurs alors que les 7000 logements sont déjà occupés. Donc si vous voulez, sur 15000 personnes, il y a 7000 personnes qui ont un logement et 8000 qui en cherchent un. Et parmi ces 8000 nous avons tous des connaissances, et si ces gens-là ont une chance de pouvoir venir ici parce qu’il y aura 400 à 600 nouveaux logements, ça fait quand même presque 10% des personnes inscrites dans nos fondations. Je pense qu’il faut aussi voir ça. C’est quelque chose de très positif pour celles et ceux qui cherchent un logement.

Il y a un deuxième point positif, c’est qu’ici il y a des acteurs de toute sorte qui sont impliqués dans ce processus avec des objectifs communs. Entre autres, on a dit qu’on voulait un éco-quartier, qui ne se fera pas partout d’une façon totale, mais qui se fera ! Et puis, il y quand même le Forum Saint-Jean qui est un peu l’apôtre qui veille pour que cet ojectif d’éco-quartier se poursuive. Et ce n’est pas partout comme ça ! Je pense que c’est une chance pour les gens qui habitent ici. Nous avons aussi prévu d’informer un maximum les habitants pour les rassurer. On l’a fait aux Libellules, ça a très bien marché, on essaiera de faire la même chose ici.

A celles et ceux qui disent qu’il y a une sur densification, je rappellerais que nous ne sommes pas libres, le Grand conseil impose dès règles de densification qu’on doit appliquer. On ne veut pas se cacher derrière ces lois-là, mais on pourrait le faire, sans prendre en compte l’importance des aménagements extérieurs, etc. Au contraire, la FED a essayé d’intégrer un maximum de verdure dans ses constructions, donc via les concours. Dans le cadre des concours SIA142, il y a la possibilité pour les maitres d’ouvrage d’inclure des volontés dans le cahier des charges.

Je crois que le lauréat du concours pour Henri Golay a plu à toutes celles et ceux qui habitent là et qui l’ont vu. Le deuxième concours Ouches/Sports est plus volumineux, mais il fallait construire plus de 100 logements. Alors il reste la question, « est- ce qu’on fait des petits immeubles où il n’y a plus de verdure ou est-ce qu’on fait un bloc un peu plus élevé et il reste de la verdure ? ». Moi je cite toujours comme exemple, le Lignon. Le Lignon c’est un exemple magnifique. Il y a effectivement quinze étages, voire 30 dans les tours, mais vous n’avez pas de voisins ! Vous avez un espace de vue, extraordinaire !

J’aimerais aussi dire que, pour moi, la vue fait partie de la qualité de vie. Ça change, quand on a la vue sur des arbres, le Jura ou peut-être encore le Salève, que quelque part il y a toujours un angle où on peut voir quelque chose. Et bien ils ont peut-être plus de chance ici que dans d’autre quartiers, en ville, où on construit, et que tout ce qu’on voit c’est un autre immeuble.

 Donc c’est selon vous, par la verdure, qu’on va permettre d’atteindre cet objectif, qui était le rêve des habitants, d’avoir un éco-quartier à la Concorde ?

L’éco-quartier, est toujours souhaité, il va se réaliser. Mais il y a quand même d’autres propriétaires et la FED ne peut pas leur imposer de faire ci ou ça. C’est à l’Etat aussi de veiller à ce que les directives soient respectées. Je n’en doute pas une seconde parce que la responsable de l’Etat, Mme Giovanna Ronconi connaît très bien ce quartier, elle est bien impliquée. Et je pense que les propriétaires autres que la FED, qui sont aussi humains et sensibles à la perspective d’un éco-quartier, font très attention. Il y a d’ailleurs une autre fondation impliquée, celle des Maisons communales de la Ville de Vernier (FMCV). Et aussi Urban Project SA qui construisent là, au bord de l’avenue de l’Ain, ils ont aussi une certaine sensibilité.

Donc je suis optimiste. Optimiste pour le futur, et je suis heureux de pouvoir m’exprimer en disant : « soyez optimiste, sachez que pendant des travaux jamais rien n’est 100% juste ». Il y aura du bruit, de la poussière, il y aura peut-être un arbre abattu alors que tout le monde pensait qu’il resterait. Mais ces arbres sont replantés. Forcément ça prendra du temps, mais quand il y un feu dans une forêt, ça prend aussi du temps pour que les nouveaux arbres repoussent. Et sérieusement, moi je suis heureux, heureux et fier de pouvoir offrir autant de logements supplémentaires dans un périmètre qui est quand même assez joli à habiter.

 Vous avez évoquez le processus participatif ? On vous croise souvent dans les réunions avec les habitants, qu’est-ce vous pensez de ce type de démarche ?

Je suis à la FED depuis 2001, j’étais le président de la commission du logement, et j’ai participé pratiquement à toutes les réunions avec les habitants. C’est pour une raison très simple, parce qu’au cours de ma vie, j’ai compris que la communication directe, en face des autres personnes, rassure. La communication sur papier, elle est nécessaire, mais elle est complémentaire. Alors que dans des réunions, où les gens peuvent vous poser des questions, vous dites des choses et vous devez maintenir ce que vous avez dit, et j’insiste sur ça, vous maintenez ce que vous avez dit. Je reviens encore sur les Libellules, nous n’aurions jamais pu faire cet immense chantier si la FED n’avait pas tenu le langage qu’elle a toujours tenu.

Je n’ai jamais eu peur de dire aux gens : « écoutez, il y a des choses qui vont changer, et ça changera ». Mais en même temps, il faut voir aussi le positif, et les êtres humains doivent savoir que parfois ils ne peuvent pas décider tout seul. On ne peut pas décider tout seul, même dans un couple, vous ne pouvez pas décider tout seul. Comment voulez-vous faire dans une communauté, dans un périmètre comme la Concorde, quand Madame untelle voudrait qu’on fasse comme ça et Monsieur untel voudrait qu’on fasse plutôt comme ci. Heureusement nous vivons dans une démocratie, et la démocratie laisse encore le choix à la majorité de dire : « on veut ça ! ». Et puis par la suite, dans la démocratie comme nous la vivons, cette majorité a toujours un intérêt de travailler avec la minorité.
J’ai donc été extrêmement présent dans ces réunions pour clairement dire ce qui va arriver. Et je crois que grâce au Forum et à tous les acteurs qui étaient là, et qui ont entendu pendant des années et des années que les visions n’ont pas changés, quelques détails peuvent changer, mais la vision n’a pas changé ! Grâce à ça, on a aujourd’hui un périmètre qui peut avancer sans qu’il y ait d’immenses problèmes.

Et là, je félicite quand même le Forum, parce que le Forum était un acteur important pour rassurer les habitants et pour leur dire « écoutez, vous pouvez venir nous parler, nous on peut parler par la suite aux propriétaires ». D’ailleurs pour la FED, j’ai toujours été à votre disposition, et ça, ça n’existe pas beaucoup dans d’autres quartiers. Je pense que ce sont des chances qui n’existent pas beaucoup.

C’est pourquoi, j’aimerais aussi souhaiter que cette relation humaine, pas que papier, mais humaine continue jusqu’à la fin du chantier, parce qu’une fois le chantier finit ce sera aux habitants de faire en sorte qu’il y ait une qualité de vie, qu’une vie vraiment agréable puisse se construire dans le quartier. Mais jusqu’à là, j’aimerais qu’avec les acteurs qui ont travaillé pour le bien de ce quartier, comme le Forum, ça puisse continuer de se concrétiser. La FED sera toujours présente parce qu’on a compris l’importance de la communication en direct.

 Vous parlez de la nécessité que les habitants prennent leur quartier en main. D’après vous, quel rôle ont-ils à jouer dès maintenant et pour le futur ? Quelle est leur marge de manœuvre pour améliorer la qualité de vie de leur quartier ?

Alors je dirais que le train est parti de la gare, il n’est plus à la gare, il est sur la voie, mais on peut préparer la prochaine gare.

 C’est-à-dire … la halte RER ?!

Haha !! C’est vrai ! Je n’avais même pas pensé à ça !! Alors s’ils veulent préparer cette gare-là, certains deviendront grand-père en attendant, ou grand-mère. Mais blague à part, quand on a les plans localisés de quartier, quand on a les concours qui sont définis, qui sont acceptés, qui sont présentés à la population, il n’y a plus que les petits détails qu’on peut changer, les grandes lignes sont données. Par contre, il suffit peut-être d’un banc supplémentaire, d’un toboggan pour les petits, tout ça peut toujours se faire. On l’a fait dans les nouvelles Ouches, à Henri-Golay, on a réaménagé la place.

 Avec le mail des Comestibles aussi ?

Voilà, aussi. On a toujours essayé d’entendre les habitants, leur désirs, et si ça rentre au niveau financier, on a toujours été ouverts.
Maintenant dans la généralité des constructions, il n’y aura plus grand chose à faire je pense. Parce que le train est parti, les constructions sont là. Par contre comment faire autour de ces immeubles, pour la qualité des aménagements extérieurs ? Les aménagements extérieurs sont une tâche pour les habitants, pour le Forum, pour tous les gens qui s’y intéressent. Parce que la typologie des logements vous ne la changerez plus. Alors que ces aménagements extérieurs peuvent être une source de bien-être, de bien vivre ensemble, de communiquer.
Et je pense que là, on peut préparer, comme je l’avais appelée, la prochaine gare, en disant « on veut être partenaire, on veut vous soumettre des propositions », pas seulement dire que « ça ne va pas comme ça » et ne pas faire de propositions !

Donc il faut travailler en groupe, avec les habitants, comme on l’a fait dans le plan directeur du quartier, et préparer ces aménagements extérieurs avec les architectes paysagistes. Bien sûr ça doit passer par les propriétaires mais comme c’est un processus participatif, je pense que les habitants ont un rôle très actif à jouer pour identifier et agir là où c’est encore possible.

Mais malgré tout ces habitants qui sont là aujourd’hui sont minoritaires. Par exemple à la FED, nous avons 200 locataires aujourd’hui mais comme on va en avoir 400 de plus qui ne sont pas encore là, on ne peut pas savoir ce que ces futurs habitants souhaitent. Mais par habitude, je sais que quand un quartier est bien fait, comme aux Libellules aujourd’hui, les gens sont heureux, s’intègrent beaucoup plus facilement que s’ils viennent dans un quartier qu’ils trouvent moche ou qui n’a que des vieux immeubles. Il ne faut pas oublier qu’ici ça sera un quartier neuf après ! Il y aura tellement de nouvelles constructions ! C’est aussi un atout.

 En parlant de nouvelles constructions, vous avez ouvert le bal des démolitions avec le chantier d’Henri-Golay, qu’avez-vous prévu pour informer au maximum de ce qui se passe, des temporalités des chantiers, pour que la population puisse suivre et comprendre ce qui se passe dans son propre quartier ?

La communication c’est vraiment la clef du succès, qui est aussi la clef de la non-révolution, j’aimerais dire. Il y a déjà une grande information qui est faite à nos locataires dans des réunions directes. Mais on a également convenu avec les grands propriétaires du périmètre de se réunir et c’est le Forum qui a eu cette noble tâche, pas facile, d’être un peu le pilote, le moteur de l’information. Et si aujourd’hui je suis là pour vous en parler, c’est la preuve que vous cherchez les informations. Il faudra aussi peut-être faire des réunions une fois par année pour informer peut-être toute la population de ce qui se passe et qu’ils puissent poser des questions directes aux propriétaires.

Moi je n’ai pas peur, je dis simplement où on en est : dans un processus et le train est parti. S’il va de Genève à Lausanne, il est maintenant à Nyon, on peut donc faire un bilan de ce qui s’est passé entre Genève et Nyon et annoncer ce qui est prévu entre Nyon et Gland, puis de Gland à Renens, etc. Voilà, pour schématiser un peu ce travail d’information.

Si on voulait on pourrait le faire uniquement pour nos locataires mais j’ai une vision que je crois absolument nécessaire d’appliquer : nous sommes une team ! Seul on y arriverait difficilement. Si on se dit qu’on est tous les propriétaires ensemble, parce que chacun a un peu les mêmes soucis, les mêmes tracasseries, et si on peut ensemble dire à la population : « voilà, là, vous aurez un quartier neuf, un quartier agréable à vivre parce que vous avez été informés, vous avez pu faire vos remarques, vous aurez encore l’occasion de faire vos remarques sur les aménagements extérieurs et là où c’est possible ». Je pense que ce sont de grands atouts.

Et pour conclure, j’aimerais dire à la population du périmètre Concorde, Ouches : « Pensez au futur et ne pensez pas au passé. »

Ernest Greiner