Assainissement du bruit routier sur l’avenue de l’Ain : Pas encore pour demain !

  • , actualisé le
  • par GHS

Le Canton n’est toujours pas en mesure de respecter les normes fédérales sur la protection du bruit routier sur l’avenue de l’Ain. Il demande à nouveau aux riverains d’accepter son projet de dérogation, par le biais de "mesures d’allègement". Mais de quel allègement parle-t-on ?

Le Canton a une nouvelle fois mis en consultation auprès des riverains de l’avenue de l’Ain les mesures d’allègement qu’il prévoit en application de la Loi fédérale sur la protection de l’environnement et de l’Ordonnance fédérale sur la protection du bruit routier. Allègement du bruit ? Hélas, loin s’en faut !

Cette expression prête à confusion et masque mal le fond du problème : le Canton n’est toujours pas en mesure de respecter les normes fédérales contre la pollution sonore sur cette voie primaire du réseau routier cantonal qu’est l’avenue de l’Ain. Autrement dit, le Département des Infrastructures (DI) demande aux riverains d’accepter son projet de dérogation aux dites normes, entrées pourtant en force en mars 2018.

Une précédente tentative d’allègement du DI avait été attaquée en justice auprès du Tribunal administratif de première instance (TAPI) par un propriétaire riverain. Le constat étant sans appel : on dénombre sur cette artère une moyenne de plus de 52’000 véhicules par jour et le bruit atteint des pics de 76 décibels. Un vrai problème de santé publique !

Le TAPI demanda qu’un test de réduction de la vitesse de 60 à 50km/h soit mené afin de tenter par là une diminution de cette pollution sonore. Ce test fut mené au cours de l’année 2018. Mais le Département jugea cet essai infructueux ! De façon trop hâtive selon le recourant, car les habitant·e·s concerné·e·s avaient bel et bien ressenti une légère amélioration, du fait d’un certain apaisement du trafic.

Rien n’étant résolu, le Canton revient donc à la charge avec ces fameuses demandes d’allègement. Durant la phase de consultation qui s’est déroulée en automne 2020, plusieurs propriétaires riverains se sont, cette fois, coordonnés. Histoire de donner plus de poids à leurs prises de positions et leurs observations. Parmi eux : les Villes de Genève et de Vernier, la Fondation Emile Dupont et la Caisse de Prévoyance de Genève.

Affaire à suivre, donc, car il ne semble pas que l’assainissement du bruit routier sur cette artère soit pour demain. Seule mesure envisagée à terme par les services concernés du DI – mais pas avant plusieurs années : la pose d’un revêtement phonoabsorbant de dernière génération. Une mesure certes appréciable mais qui, dans ce cas, restera clairement insuffisante et ne combattra que partiellement cette nuisance sonore très agressive.