La Villa de la Concorde est vide. Dilemme pour la Ville.

La Villa de la Concorde est vide. Dilemme pour la Ville

Christian Bernet / 04/08/2009 / Tribune de Genève

L’Exécutif n’est pas d’accord sur la future affectation de cette maison de maître.
La Villa de la Concorde est vide. Située à deux pas de la cité-jardin d’Aïre, cette ancienne maison de maître voit ses derniers occupants partir. Et la Ville se retrouve avec cette superbe bâtisse sur les bras. Des bras ballants, puisqu’elle ne sait pas qu’en faire, si ce n’est y trouver une nouvelle source de dispute.

Rénovée pour 4 millions de francs il y a dix ans, la Concorde a accueilli des ONG. Les deux dernières sont des danseuses de magistrats. Christian Ferrazzino avait lancé le Fonds de solidarité numérique, qui s’est avéré être une coquille vide. Il vient de quitter les lieux dans la plus grande discrétion. L’autre fut le dada de Manuel Tornare. Créée en 2001, « Villes unies contre la pauvreté » a été dissoute et fait ses valises.

Les volets de la Concorde vont rester clos un bon moment malgré, ou à cause, des nombreuses convoitises. Les habitants, engagés dans un processus pour un écoquartier, revendiquent le lieu, en vain. Il a été question d’y remettre des ONG. Plusieurs projets ont échoué. Cet été, l’Appel de Genève, ONG contre les mines antipersonnel, avait les faveurs de Sandrine Salerno. Mais la magistrate socialiste a été minorisée. Une majorité du Conseil administratif veut louer les lieux au prix du marché. Ce qui permettra de rénover la ferme Menu, à deux pas, destinée aux habitants. Reste à savoir quel est le particulier qui sera d’accord de payer le prix fort pour se retrouver au milieu des bambins. La villa est en effet entourée d’un parc public. La saga de la Concorde ne fait que commencer.