Soirée forum du 18 octobre 2021

Végétaliser le quartier : un débat, et des pistes

  • , actualisé le
  • par Nicolas

En lien avec la réflexion de la commission Transition écologique de la Maison de quartier et du Forum, un débat pour imaginer ce qui peut être fait dans le quartier pour lutter contre le réchauffement climatique.

  Sommaire  

 Réactions des magistrats

Frédérique Perler déclare tout d’abord que lors des soirées avec les habitant·e·s, elle est chaque fois fascinée par la richesse des idées et des débats. Car elle qui a travaillé plus de 30 ans dans le domaine du social est très sensible au partage et à l’écoute. C’est par ce moyen là que l’on peut confirmer les politiques publiques, vérifier si l’on va dans le bon sens ou pas. Comme cela a été dit en début de soirée, ce sont les habitant·e·s qui sont les experts de leur quartier et qui connaissent leurs besoins.

Les comptes-rendus des groupes ont parcouru toutes les thématiques. Les corridors verts sont effectivement très importants. Les couloirs de biodiversité lui tiennent à cœur, car il faut que les animaux, les insectes, les papillons, les écureuils ou les hérissons, puissent vivre leur vie dans ce qu’on appelle des bocages urbains, sans avoir à traverser la route.

 Changer de paradigme

Concernant la mobilité, le Conseil administratif a revendiqué en avril dernier le 30 km/h en ville de jour comme de nuit. Pour des raisons de santé publique ‒ diminuer le bruit ‒ et de sécurité. Le confinement a vraiment fait réaliser aux habitant·e·s que la situation devenait insupportable. Et on ne peut pas exiger d’eux de ne pas pouvoir dormir la nuit. Frédérique Perler a toujours dit que pendant 150 ans on avait tout donné à la voiture, la ville s’est construite autour de la voiture, et que le temps maintenant est celui d’un changement de paradigme en donnant la place aux habitant·e·s.

Sur le pouvoir des communes, Frédérique Perler rappelle que la Constituante s’est cassé les dents sur ce problème. Mais si ces pouvoir sont assez restreints, ils ne sont pas nuls.

 Améliorer les bâtiments de la Ville

La question des émissions de gaz à effet de serre fait pour Frédérique Perler et son département l’objet de tout un travail au niveau des constructions de la Ville. Tout d’abord en construisant de manière écologique et en récupérant les matériaux lorsqu’on doit détruire un bâtiment. Mais aussi en s’attaquant à l’isolation des constructions, ce qui va diminuer de 40% l’énergie utilisée et les émissions de gaz à effet de de serre. Comme dans le cas déjà mentionné du quai du Seujet et de son réseau de chaleur à distance, ce sont des investissements qui sont très lourds. Mais on n’a pas le choix, il va falloir les faire pour notre survie et diminuer l’apparition d’îlots de chaleur.

 Les avantages et les limites de l’électromobilité

Le trafic bien sûr est responsable de 30% des gaz à effet de serre. L’électromobilité est une voie. Mais Frédérique Perler considère que nous ne remplacerons pas toutes les voitures par des véhicules électriques. Car s’il y a la question du bruit et de l’envahissement de la ville par l’automobile dont on a parlé, il y a aussi l’entretien des rues et des routes qui est extrêmement coûteux. En revanche l’électromobilité doit être développée pour les livraisons, les artisans, les taxis, tous ceux qui ont besoin de se déplacer lors de leur travail. Raison pour laquelle on a à Genève tout un programme pour des bornes publiques de recharge.
Frédérique Perler conclut sur ces points qui résument ce qu’elle tenait à dire en remerciant chaleureusement les personnes présentes pour la soirée.

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Alfonso Gomez souligne tout d’abord à propos du rôle du SEVE comme service d’entretien œuvrant en faveur de la végétalisation, l’importance primordiale à ses yeux, que ce service œuvre à l’avenir pour le verdissement de la Ville et d’espaces qui sont pour l’instant occupés à d’autres affectations (places de parc notamment).

 Travailler en commun et à tous les niveaux

Cela étant, poursuit-il, le travail doit se faire en commun. C’est à nous toutes et tous d’intervenir : le politique, la société civile, le monde associatif. La soirée d’aujourd’hui en est l’exemple. Les propositions qui sont faites dans les quartiers, soit confortent les magistrat-e-s dans les options qui ont été prises, soit les mettent en éveil sur un certain nombre de problématiques. Tout cela est nécessaire. les un-e-s et les autres doivent être ensemble le moteur de ce changement. Mais comme cela a été dit à propos du CO2, il faut aussi des lois. Il faut ce travail de proximité, cette collaboration avec les quartiers, mais il faut aussi ‒ à un autre niveau, quoique aussi en concertation avec les citoyen-ne-s un cadre politique. Pour disposer en quelque sorte des armes permettant de modifier et restructurer la ville. Particulièrement en ce qui concerne l’utilisation des rues, où les lois sur le stationnement empêchaient et empêchent encore aujourd’hui la Ville de développer la végétalisation.

 Explorer plusieurs pistes

A la question « quels types d’arbre faut-il planter ? », la Ville répond qu’elle a divers projets. Pour voir comment résistent les nouvelles essences, et comment on peut faire pour que malgré les conditions difficiles, les essences indigènes puissent perdurer et se développer.
Alfonso Gomez mentionne à cette occasion deux projets pilote de micro-forêts urbaines selon la méthode Miyawaki, dont l’un à la Zone industrielle de Châtelaine, qui seront plantées d’espèces indigènes. La Ville explore plusieurs pistes, et regarde à chaque fois quelles sont les incidences. Il est important d’avoir une diversité d’espèces, cela permet en quelque sorte de renforcer la biodiversité. L’objectif en effet est sur le long terme. Faut-il alors déjà aujourd’hui planter de nouvelles espèces, ou bien faut-il renforcer les espèces indigènes ? On n’a pas aujourd’hui la réponse absolue (par exemple, les marronniers replantés sur la plaine de Plainpalais se portent étonnamment bien), et on travaille donc sur les deux aspects.

 Un dialogue pour agir rapidement et bien

Alfonso Gomez termine en disant que l’engagement des associations actives dans la vie de quartier, en faveur de la végétalisation, le réjouit, ainsi que le Conseil administratif. C’est un des objectifs de l’Exécutif que de renforcer la vie associative. Il trouve donc ce genre de soirées extrêmement intéressantes. Car sans ce dialogue entre les habitant·e·s et les magistrat·e·s, on avancerait moins vite et peut-être dans la mauvaise direction. Alors que justement, en raison de l’urgence climatique, il faut pouvoir agir rapidement et bien.

 Conclusions et suites de la soirée

Pierre Varcher corrobore tout d’abord l’importance de cette dialectique, de ces échanges entre habitant·e·s et autorités que M. Gomez vient de souligner. Cette soirée confirme en effet un certain nombre d’hypothèses qui avaient été faites lors de la préparation de ce forum. Non seulement il y a des envies, des désirs, mais on voit que l’échange collectif permet de faire émerger des propositions.

 Se rencontrer régulièrement pour aller plus loin

Il serait donc dommage que cette soirée ne soit qu’un évènement ponctuel. Comment donc prolonger cette dialectique, sinon en s’accordant sur le principe d’un contact régulier entre Ville de Genève et Forum, sous la forme de rencontres semestrielles, en tout au début, pour faire le point ? La Ville dirait alors où elle en est dans l’avancement de ses projets concernant le quartier. Et le Forum pourrait avancer avec toutes les personnes qui ont envie de travailler ces sujets. La convergence qui est apparue ce soir entre les discussions des différents groupes montre en effet qu’il y a quelque chose à faire.

Si cette idée de rencontres régulières est acceptée, le Forum se donnerait les moyens de creuser les thèmes qui ont été discutés ce soir, pour arriver à des propositions plus concrètes, plus précises, que l’on pourrait ensuite discuter avec la Ville pour voir comment elles peuvent se mettre en route.

Les personnes intéressées seront donc invitées à laisser leurs coordonnées, pour qu’on puisse leur transmettre des propositions de rencontres de travail pour poursuivre la réflexion et développer des idées de projets concrets.

 Une réponse très positive

Interrogée, Frédérique Perler déclare alors que cette proposition bien sûr leur convient. Elle-même a déjà de tels rendez-vous annuel avec certains quartiers pour mesurer l’état d’avancement de certains projets. C’est donc très volontiers qu’Alfonso Gomez et elle participeront à des rencontres avec les habitants. Car ils ne voudraient pas se priver d’une telle force de proposition.

 Un grand merci à toutes les personnes présentes

Nicolas Künzler remercie alors les magistrat-e-s pour leur réponse positive, ainsi que pour leur participation, leurs interventions et leur écoute. Il remercie également Daniel Oertli pour sa participation, les collaborateurs des magistrats, Christian Bavarel, et Pascal Sauvain, qui ont participé à la préparation de la soirée, Alain Dubois qui a assuré le lien avec les personnes qui participaient à distance, Constance Brosse qui a pris les images de la soirée, ainsi bien sûr que tous ceux et celles qui ont participé à ce forum, directement ou via internet, et invite les personnes à prolonger les discussions de manière informelle durant une verrée.


 Concevoir ensemble des projets réalisables dans le quartier

Des groupes de travail se réuniront pour prolonger les pistes évoquées lors de la soirée, afin d’élaborer des propositions concrètes de végétalisation à mettre en oeuvre dans le quartier. Ces propositions seront transmises à la Ville de Genève, pour être discutées avec les magistrats et leurs services

Si vous souhaitez participer au travail de ces groupes ‒ et que vous n’êtes pas déjà inscrit·e·s ‒, merci d’envoyer un message à info forum1203.ch afin d’être tenu·e·s au courant des réunions à venir.

Compte-rendu au format pdf à télécharger